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Chère Sabrina...


Dreadnought

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Bonjour,

N'importe qu'elle personne passant par ce fil en tirerait une impression extrêmement négative et serait encline à donner raison à Mme Champenois, voire même à aggraver son jugement: les utilisateurs de trottinettes sont vraiment d'irrespectueux et grossiers personnages. Au lieu de véritables réponses sur le fond, que lit-on ? Essentiellement des propos grossiers et misogynes qui n'honorent pas ce forum. Parce qu'un papier déplait, on traite le journal lui-même de torchon, sans faire la moindre différence avec la chronique, qui est le point de vue d'une auteure. Et on insulte l'auteure, on cherche à la rabaisser en utilisant l'image classique d'idiote, idiote parce que c'est une femme bien sûr, on fait des allusions graveleuses à son physique.

Pour convaincre que les utilisateurs des nouveaux engins de déplacement ne se limitent pas aux abrutis qui circulent à grande vitesse sur les trottoirs ou laissent choir leur machine n'importe où, il va falloir s'y prendre autrement.

La première chose à dire est que les comportements irrespectueux de certains utilisateurs sont effectivement inadmissibles. Les piétons en sont les premières victimes, et les utilisateurs respectueux d'autrui en sont les victimes collatérales par l'image déplorable qui est donnée de leur pratique (et même doublement victimes car ils sont aussi piétons à l'occasion). Je ne vois du reste pas comment donner tort à Mme Champenois sur la première partie de son papier (https://www.liberation.fr/france/2019/05/23/la-trottinette-y-en-a-ras-la-casquette_1729146 ). Mais cette manière qu'elle a ensuite de mettre tout le monde dans le même sac est elle aussi irrespectueuse et insupportable. Mme Champenois laisse parler son ras-le-bol -- qui est bien compréhensible --, comme on le ferait au café du commerce, sans faire la part des choses. Et elle attaque les utilisateurs en tant que personnes, qu'elle trouve ridicules au-delà de quatorze ans. Elle cherche à humilier et à rabaisser et, au vu des réponses ici, y parvient assez bien, la plupart des intervenants visant simplement à lui rendre la monnaie de sa pièce. Il est pourtant très facile de démolir son "argument". D'abord, le ridicule ne tue pas. Il est même parfois salvateur et il peut être courageux de l'affronter. Je dois le reconnaître, parfois, je me sens un peu ridicule sur mon engin (c'est une roue). Tant pis. J'assume. La pratique de ces nouveaux engins est assurément ludique. Et alors ? On n'aurait plus le droit de s'amuser après 14 ans ? De se rouler par terre, de brailler (sans trop déranger ses voisins, bien sûr), de dormir à la belle étoile, de faire la roue, de faire de la roue et de la trottinette ? La vie ne doit pas être gaie avec Mme Champenois... S'amuser est une chose sérieuse ! Ensuite, Mme Champenois argue que "faire de la trottinette électrique n’est en rien un sport ". Certes (encore qu'il puisse y avoir des pratiques sportives, dans un autre cadre). Et alors ? Conduire un gros 4x4 diesel dans la circulation bondée non plus, cela ne semble pas l'attrister autant. Il est pourtant assez évident que trimballer 2 tonnes d'acier avec soi a sur l'environnement un impact autrement plus fort sur l'environnement que de se déplacer sur un engin de 10 à 20 kgs. Qui est ridicule ? Celle (ou celui) qui cherche à minimiser son impact, ou celui (ou celle) qui continue envers et contre tout de polluer l'atmosphère ? J'ai pour ma part autant de griefs, voire plus, à l'égard de qui m'asphyxie qu'à l'égard de qui me bouscule. Mme Champenois estime enfin qu'utiliser ces engins c'est "juste se laisser porter, zigzaguer à sa guise". Eh bien oui... cela s'appelle de la glisse, c'est agréable et ludique, comme le sont d'autres pratiques de glisse telles que le ski, le parapente, etc. On ne peut que lui suggérer d'essayer. Mais quand elle y aura goûté et reconnu le plaisir de ces pratiques, aura-t-elle le courage d'affronter le ridicule ?

TheKid (je remercie Mme Champenois de m'avoir inspiré ce pseudo)

 

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Joli plaidoyer.

Mais la portée de ce forum d’utilisateurs est bien moindre qu'un organe de presse à diffusion nationale, lu par XXXX milliers de citoyens lambdas pour qui la presse a encore forcément raison et rapporte toujours la vérité.

"Dites du mal, même si c'est faux, il en restera toujours quelque chose", dixit je sais plus qui.

On ne peut nier que quiconque verra passer un NVEI après avoir lu de tels articles ne sera pas influencé dans sa perception.

Modifié par helyxir
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Il y a 1 heure, thekid a dit :

N'importe qu'elle personne passant par ce fil en tirerait une impression extrêmement négative et serait encline à donner raison à Mme Champenois, voire même à aggraver son jugement: les utilisateurs de trottinettes sont vraiment d'irrespectueux et grossiers personnages. Au lieu de véritables réponses sur le fond, que lit-on ? Essentiellement des propos grossiers et misogynes qui n'honorent pas ce forum. Parce qu'un papier déplait, on traite le journal lui-même de torchon, sans faire la moindre différence avec la chronique, qui est le point de vue d'une auteure. Et on insulte l'auteure, on cherche à la rabaisser en utilisant l'image classique d'idiote, idiote parce que c'est une femme bien sûr, on fait des allusions graveleuses à son physique.

 

 

 

1- Ce que j'écrit est mon point de vue, je ne vois pas pourquoi le siens serrait meilleur que le miens, elle la cherchée, 

2- Si ç'était un homme j'aurais dit la même chose alors arrête tes conneries c'est trop facile, tu parle comme les média

Regarde l'article du début, elle ma insultée, j'ai plus de 14 ans et je roule à trottinette ….. , considère que j'utilise mon droit de réponse au lieu de de tout déformer

 

Citation

Mme Champenois estime enfin qu'utiliser ces engins c'est "juste se laisser porter, zigzaguer à sa guise". Eh bien oui... cela s'appelle de la glisse, c'est agréable et ludique, comme le sont d'autres pratiques de glisse telles que le ski, le parapente,

Il faudrait aussi dire que pour certains qui ont une autonomie qui se réduit chaque années, que pratiquer la trottinette cela permets de les faire sortir de chez eux et leurs redonner le plaisir de pouvoir se promener plus loin que la porte de leurs maison, avec de la fatigue mais sans douleurs.

Alors l'autre qui écrit des conneries dans un journal de bas étages  je lui souhaite de se retrouver dans ce cas, peut-être qu'elle comprendra que quelques uns roulent à trottinette pour le plaisir et leurs permettent de ne pas souffrir en se déplaçant à pieds et voir du paysage au lieu de rester enfermé à regarder la télé.

Je n'aime pas parler de bobos de vieux, je ne me plaint pas, il y a pire que mois, je m'estime encore heureux, car je suis encore autonome je peu encore marcher, mais là je m'énerve, ******** je me censure une fois de plus    :|

 

Modifié par Christian-91
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On pourra remercier Sabrina et ses collègues d’étroitesse d’esprit (si si, lorsque l’on condamne sur des ressentis comme « la trottinette c’est pour les enfants », c’est la même logique qui meut les homophobes) de risquer le 20km/h de bridage et les accidents qui en suivront. Cette bande de reacs va finir par tuer les NVEI et tout les bénéfices qu’ils pourraient avoir pour la ville et le plaisir.

Je maintiens mon message, qui bien qu’amer, n’a rien de misogyne ni d’insultant, si ce n’es un profond mépris pour cette personne et son manque de perspective.

Modifié par misc
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Sabrina... comment as tu pu faire pour arriver jusqu'à être choisie comme journaliste par libération. Je reste quoi. Une telle étroitesse d'esprit, de tel amalgame, de tel raccourci...

Les loueurs de trott (et leurs utilisateurs) nous ont définitivement flingué.

Je respecterais les nouvelles lois... par contre hors de question que je reste à 25km/h. J'attendrais de me faire attraper par la police, je payerais mon amende et je la laisserais prendre la poussière. Et surtout je reprendrais ma bagnole pour aller au boulot (j'aime bien avoir des propos de vieux con des fois).

Allé... la bise. 

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Le 9/6/2019 à 09:45, thekid a dit :

Bonjour,

N'importe qu'elle personne passant par ce fil en tirerait une impression extrêmement négative et serait encline à donner raison à Mme Champenois, voire même à aggraver son jugement: les utilisateurs de trottinettes sont vraiment d'irrespectueux et grossiers personnages. Au lieu de véritables réponses sur le fond, que lit-on ? Essentiellement des propos grossiers et misogynes qui n'honorent pas ce forum. Parce qu'un papier déplait, on traite le journal lui-même de torchon, sans faire la moindre différence avec la chronique, qui est le point de vue d'une auteure. Et on insulte l'auteure, on cherche à la rabaisser en utilisant l'image classique d'idiote, idiote parce que c'est une femme bien sûr, on fait des allusions graveleuses à son physique.

Pour convaincre que les utilisateurs des nouveaux engins de déplacement ne se limitent pas aux abrutis qui circulent à grande vitesse sur les trottoirs ou laissent choir leur machine n'importe où, il va falloir s'y prendre autrement.

La première chose à dire est que les comportements irrespectueux de certains utilisateurs sont effectivement inadmissibles. Les piétons en sont les premières victimes, et les utilisateurs respectueux d'autrui en sont les victimes collatérales par l'image déplorable qui est donnée de leur pratique (et même doublement victimes car ils sont aussi piétons à l'occasion). Je ne vois du reste pas comment donner tort à Mme Champenois sur la première partie de son papier (https://www.liberation.fr/france/2019/05/23/la-trottinette-y-en-a-ras-la-casquette_1729146 ). Mais cette manière qu'elle a ensuite de mettre tout le monde dans le même sac est elle aussi irrespectueuse et insupportable. Mme Champenois laisse parler son ras-le-bol -- qui est bien compréhensible --, comme on le ferait au café du commerce, sans faire la part des choses. Et elle attaque les utilisateurs en tant que personnes, qu'elle trouve ridicules au-delà de quatorze ans. Elle cherche à humilier et à rabaisser et, au vu des réponses ici, y parvient assez bien, la plupart des intervenants visant simplement à lui rendre la monnaie de sa pièce. Il est pourtant très facile de démolir son "argument". D'abord, le ridicule ne tue pas. Il est même parfois salvateur et il peut être courageux de l'affronter. Je dois le reconnaître, parfois, je me sens un peu ridicule sur mon engin (c'est une roue). Tant pis. J'assume. La pratique de ces nouveaux engins est assurément ludique. Et alors ? On n'aurait plus le droit de s'amuser après 14 ans ? De se rouler par terre, de brailler (sans trop déranger ses voisins, bien sûr), de dormir à la belle étoile, de faire la roue, de faire de la roue et de la trottinette ? La vie ne doit pas être gaie avec Mme Champenois... S'amuser est une chose sérieuse ! Ensuite, Mme Champenois argue que "faire de la trottinette électrique n’est en rien un sport ". Certes (encore qu'il puisse y avoir des pratiques sportives, dans un autre cadre). Et alors ? Conduire un gros 4x4 diesel dans la circulation bondée non plus, cela ne semble pas l'attrister autant. Il est pourtant assez évident que trimballer 2 tonnes d'acier avec soi a sur l'environnement un impact autrement plus fort sur l'environnement que de se déplacer sur un engin de 10 à 20 kgs. Qui est ridicule ? Celle (ou celui) qui cherche à minimiser son impact, ou celui (ou celle) qui continue envers et contre tout de polluer l'atmosphère ? J'ai pour ma part autant de griefs, voire plus, à l'égard de qui m'asphyxie qu'à l'égard de qui me bouscule. Mme Champenois estime enfin qu'utiliser ces engins c'est "juste se laisser porter, zigzaguer à sa guise". Eh bien oui... cela s'appelle de la glisse, c'est agréable et ludique, comme le sont d'autres pratiques de glisse telles que le ski, le parapente, etc. On ne peut que lui suggérer d'essayer. Mais quand elle y aura goûté et reconnu le plaisir de ces pratiques, aura-t-elle le courage d'affronter le ridicule ?

TheKid (je remercie Mme Champenois de m'avoir inspiré ce pseudo)

 

Je suis d'accord avec toi en grande partie. Certes, nos propos frisent l'insolence et la misogynie... (Et pas vraiment du bon coté de la frontière)

Mais cette dame a écrit un article d'une rare animosité, citant des faits de violence dont nous ignorons tous les tenants et les aboutissants... Donc non vérifiables!

Elle n'est pas la seule! Une véritable campagne de presse se déchaîne ces temps-ci dont certains reportages sont carrément bidonnés (Voir une certaine vidéo sur You-Tube de la part du groupe qui s'est fait piégé). D'autres parlent d'un gentil toutou qui est mort par la faute d'un wheeler...sans préciser si le wheeler qui est tombé par la faute du chien (et surtout de ses maîtres), était ou non un un homme d'âge mûr ou bien un juste un adolescent de sexe masculin. Il s'est relevé, a regardé si le chien se relevait aussi et est parti sans dire un mot... Bizarre si c'est un adulte.

Les Wheelers d'Alsace ont fait un périple de 400km pour se rendre devant le Parlement Européen au Luxembourg pour faire passer un message. Ils ont eu droit aux "honneurs" du journal télévisé: Une bande de wheelers tournant en rond et faisant des acrobaties. Sympathique!!! Je crois que le message est bien passé. Nous, qui avons suivi chacune de leurs vidéos, avons tous une immense sympathie pour les Wheelers d'Alsace et ceux qui les accompagnaient.

Face à une campagne de presse aussi vindicative, il ne nous reste qu'une seule arme; Le rire! Chaque fois qu'un abruti dénigre un disque, un film ou un roman que nous aimons, il altère en nous même l'image que nous en avions. Chaque fois que quelqu'un dénigre notre hobby à roulette, il détruit en nous même une part du plaisir que l'on avait à le pratiquer. À chaque fois nous prenons pour vérité la chose écrite... J'entends tous tes arguments sur son article mais quel poids ont ils face à son article publié dans Libé? S'est-elle posé la question de savoir si elle pouvait heurter des gens? Non!

Alors oui, nous ne sommes pas bien fins... C'est regrettable... Nos plaisanteries de carabins ne sont pas là pour lui faire du tord puisqu'elle ne les lira jamais, elle sont là pour nous rassurer nous. Et nous permettre de mettre en doute ses propos! Nous ne sommes ni des inconscients, ni des idiots...

Je crois... Enfin, je l'espère... Disons que...je le souhaite?

Modifié par King Size
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Il me semble que la presse française autorise un truc du genre "droit de réponse". 

Certes les réactions exprimées ici sont compréhensibles, et dans le fond on est tous plus ou moins d'accord avec ce qu'elle expriment, mais user de grossièreté et d'insultes à l'égard de la journaliste (ou prétendue telle) ne plaide pas vraiment en notre faveur.

Il serait préférable que quelqu'un qui sait s'exprimer par écrit sans sombrer dans la vulgarité (je n'ai pas cette prétention, mais le post de @thekid est plutôt bien bien tourné...) s'adresse au journal en demandant à user de ce droit de réponse et y fasse paraître un article qui pour le coup s'adresserait à un public plus large que notre communauté.

Gueuler sur le forum, ça défoule mais ça ne fait pas avancer les choses puisque nous sommes les seuls à le lire.

 

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il y a 50 minutes, Cormo a dit :

on est tous plus ou moins d'accord avec ce qu'elle expriment

Je ne suis pas d'accord, elle parle globalement, relis les premières lignes sur la 1ere page

 

il y a 50 minutes, Cormo a dit :

Gueuler sur le forum, ça défoule mais ça ne fait pas avancer les choses puisque nous sommes les seuls à le lire.

Personnellement je ne gueule pas, je réagis à ces propos et justement je ne renonce pas à ma dignité en pratiquant la trottinette, en disant ça elle touche à ma dignité justement et à ma liberté de faire un choix qui ne la concerne pas

Modifié par Christian-91
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Le 09/06/2019 à 09:45, thekid a dit :

La première chose à dire est que les comportements irrespectueux de certains utilisateurs sont effectivement inadmissibles.

 

...n'en déplaise, j'écris ou dis toujours ce que je pense, c'est démocratique je vois pas ou est le problème...

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il y a 53 minutes, Christian-91 a dit :

Je ne suis pas d'accord, elle parle globalement, relis les premières lignes sur la 1ere page

 

Personnellement je ne gueule pas, je réagis à ces propos et justement je ne renonce pas à ma dignité en pratiquant la trottinette, en disant ça elle touche à ma dignité justement et à ma liberté de faire un choix qui ne la concerne pas

@Christian-91 Il fallait comprendre "d'accord avec les réactions" et pas "d'accord avec la journaliste" ?

Ma faute d'orthographe (manque un "s" à "elle") prêtait fâcheusement à confusion. D'où l'importance d'avoir des porte-paroles qui s'expriment correctement, pour éviter les ambiguïtés.

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il y a 23 minutes, Cormo a dit :

@Christian-91 Il fallait comprendre "d'accord avec les réactions" et pas "d'accord avec la journaliste" ?

Ma faute d'orthographe (manque un "s" à "elle") prêtait fâcheusement à confusion. D'où l'importance d'avoir des porte-paroles qui s'expriment correctement, pour éviter les ambiguïtés.

Pas d'inquiétude pour l'orthographe je ne suis pas le dernier à en faire xD , j'ai mal lu ou mal compris pas de problème :)

Modifié par Christian-91
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Et dans le même journal, aujourd'hui : https://www.liberation.fr/debats/2019/06/11/la-trottinette-la-glisse-imperiale-au-dessus-du-socle-commun_1733018

 

La trottinette : la glisse impériale au-dessus du socle commun

Par Eric Sadin, écrivain et philosophe 11 juin 2019 à 17:45
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Boulevard de Sébastopol, à Paris. Photo Cyril Zannettacci pour Libération

Il n’existe que deux options face à ce nouveau mode de déplacement à Paris : soit l’interdiction pure et simple, à l’instar de Barcelone, soit la réalisation d’infrastructures dédiées, mais coûteuses et longues à mettre en place.

  • La trottinette : la glisse impériale au-dessus du socle commun

Tribune. Tout au long des années 2010, l’industrie du numérique aura su user avec brio d’une arme implacable : la politique du fait accompli. Deux facteurs y ont concouru. D’abord, la conviction que de nouveaux systèmes techniques – principalement fondés sur le traitement en temps réel de données et la mise en relation entre personnes –, permettaient de donner corps à toutes sortes d’initiatives supposées vertueuses. Ensuite, la généralisation d’une doxa selon laquelle cet environnement économique incarne le sens de l’histoire, et qu’à ce titre rien ne doit lui résister.

Au cours de cette période, les responsables politiques, fatalement soumis à une autre temporalité imposée par l’examen, la contradiction, la délibération, ont éprouvé une fascination croissante pour cet univers entrepreneurial peuplé de jeunes gens faisant preuve d’une continuelle «agilité» et prétendant avec foi vouloir «faire du monde un endroit meilleur». Comme s’il était, consciemment ou inconsciemment, entendu qu’ils se trouvent dans des dispositions plus favorables pour assurer une meilleure prise en charge de nombreux pans de nos affaires individuelles et collectives. C’est ce composé singulier qui a, par exemple, permis la rapide expansion des sociétés Uber ou Airbnb qui ont bousculé, sans rencontrer de contrainte préalable, les secteurs du taxi et de l’hôtellerie parmi d’autres.

Fluide et véloce ?

Depuis peu, un dispositif censé offrir un mode de déplacement fluide et véloce a envahi les métropoles de la planète : la trottinette électrique. Il ne relève pas du hasard que son industrialisation émane majoritairement de start-up de la Silicon Valley ; son esprit renvoyant au surf californien, à l’imaginaire de la glisse, à l’affranchissement individuel éprouvé en solitaire sur les vagues revigorantes de l’océan. Dans des villes toujours plus congestionnées, il est admis que tout ce qui paraîtra léger et souple offrira une formule particulièrement adéquate. Sauf que les espaces urbains ne sont pas des mers lisses mais des lieux striés faits d’une myriade de corps, de pléthore de contraintes, de règles écrites ou tacites déterminant leur viabilité. C’est alors que s’est vite confirmé l’inévitable hiatus entre la représentation fantasmatique et la cruauté de réel.

La rapide multiplication de l’instrument a entraîné quantité de conséquences auxquelles les riverains, assez ahuris, ont assisté jour après jour. On a vu les usagers s’emparer des trottoirs, privilégiant leurs trajectoires au détriment de celles des piétions, allant jusqu’à causer des chocs et des blessures sur les personnes. Mais que diable, dans cette ère du nomadisme digital, les promeneurs, qui appartiennent au monde d’avant, n’ont qu’à bien se tenir. Des incivilités de toutes sortes se sont succédé, particulièrement le stationnement sauvage témoignant d’une indifférence patente à l’égard des éventuelles gênes occasionnées. Une prédominance de la loi de chacun sur le cadre commun semblait d’un coup et manifestement prévaloir. Des corps dressés, comme posés sur un piédestal ambulant et regardant droit devant eux, cheminent de façon impérieuse. Le phénomène irait jusqu’à incarner l’époque, qui ne serait pas tant celle des «fake news» que celle de voir dorénavant la vérité à partir de soi, de ses propres tropismes.

Historiquement, et jusqu’à aujourd’hui, la bicyclette, qui emprunte d’ordinaire les rues et parfois les trottoirs, n’incite pas à ces manières, car elle relève d’un esprit alternatif. La trottinette électrique, elle, dans sa configuration générale actuelle, procède implicitement d’une négation de toute autre modalité, elle relève d’un ordre substitutif. Non pas à cause de l’appareil en soi, mais parce que son accueil n’a pas fait l’objet d’une préparation en amont. A cet effet, les élus auraient dû, avant toute chose, engager une concertation, des études de faisabilité et d’impact. Les municipalités ont fait preuve d’une irresponsabilité coupable de n’avoir pas organisé au préalable les voies de circulation et de dépôt, défini des cadres, voire imposé aux utilisateurs une obligation de formation. Alors, devant le flot de mécontentements, voyant des personnes aller jusqu’à saccager le matériel, il a été décidé, dans la panique, de verbaliser l’emprunt des trottoirs.

Certains souhaitent brider la vitesse. Jean-Louis Missika, maire adjoint de la Ville de Paris chargé de l’urbanisme et fervent adepte de la startupisation de la capitale, annonce vouloir limiter à trois le nombre des opérateurs. Mais faut-il être obtus pour ne pas saisir qu’aucune de ces parades de fortune ne représenterait une solution viable ? Car en réalité, le bon sens appelle de constater qu’il n’existe que deux alternatives : soit l’interdiction pure et simple, comme à Barcelone par exemple, soit la réalisation d’infrastructures dédiées, mais coûteuses et longues à mettre en place. Toute autre option ressortirait de la poudre aux yeux et du renoncement.

Une mobilité «douce» au lithium

Pour se donner bonne conscience, certains élus «écologiques» arguent d’une «mobilité douce», quand d’autres affirment sans gêne que «les trottinettes, c’est d’abord un progrès, un mode de locomotion propre et sans bruit» (Thomas Lauret, élu LREM de Paris). A l’opposé de cette grotesque novlangue «verdâtro-libérale», est-il besoin de rappeler que la trottinette exige, pour ses batteries, d’intensifier l’extraction du lithium et va, en outre, entraîner la mise au rebut régulière de contingents de lots ?

C’est encore être aveugle à l’extension silencieuse de conditions de travail dégradantes, voyant des journaliers assurer le transfert simultané de plusieurs engins de façon empirique et périlleuse. Il serait temps de saisir que les effets pernicieux de l’innovation numérique, ce ne sont pas tant des menaces sur notre vie privée – souci limité à sa seule personne, tellement à l’image de notre temps –, mais les conditions d’existence en commun, dont l’intégrité se trouve bafouée au nom des impératifs supérieurs d’une marchandisation à tous crins et d’un utilitarisme toujours plus généralisé.

Vu la démission indigne des politiques, il nous revient de faire œuvre d’une politique du quotidien, de défendre sans relâche la sauvegarde des modes de vie et des principes auxquels nous tenons. Une libre et paisible promenade au milieu de ses semblables par exemple, qui, même si elle revêt le tort de ne générer aucun cycle de rotation du capital, représente un de ces rares moments où l’on éprouve le réel avec toute la richesse de sa sensibilité et où au hasard d’un regard bienveillant ou d’un geste de politesse inopiné, l’on se dit que quelque chose comme une société continue peut-être d’exister.

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J'espère que monsieur se déplace pieds nus, la production de moyens de transports c'est mal.

Ils me retournent le ventre ces réacs avec leur mauvaise foie, leur raccourcis, hypocrisie, mépris et jugement de ressenti.

"l'esprit alternatif" du vélo, mais WTF la branlette de bas niveau, la noblesse voyez vous. L'autosatisfaction puante.
On croyais du sarcasme si ce n'était libé.

Modifié par misc
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il y a 20 minutes, TexMurphy a dit :

La trottinette : la glisse impériale au-dessus du socle commun

Par Eric Sadin, écrivain et philosophe 11 juin 2019 à 17:45
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Boulevard de Sébastopol, à Paris. Photo Cyril Zannettacci pour Libération

Et là, on a le droit de dire une grossièreté?

C'est fou! Depuis Cantona ou Ribery, tout le monde à le droit de s'intituler poète ou philosophe... JE PLAISANTE!!! Désolé Canto et Ribery!

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Il n'a sans doute jamais vue une trottinette électrique, il raconte ce que d'autres ont déjà dit, peut-être un manque d'inspiration,

 

il y a 21 minutes, King Size a dit :

tout le monde à le droit de s'intituler poète ou philosophe

Hélas, plutôt pouete pouete, faire du bruit pour exister    :| 

C'est quoi ce journal, jamais entendu parler, à croire qu'il a été créer pour dénigrer les trottinettes !

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il y a 5 minutes, Christian-91 a dit :

Il n'a sans doute jamais vue une trottinette électrique, il raconte ce que d'autres ont déjà dit, peut-être un manque d'inspiration,

Je crois pour ma part qu'il voit la situation présente comme un déséquilibre inédit entre l'utilisateur de la trottinette et les autres usagers... Cela a toujours été! Chaque nouveau moyen de transport dans la cité et autour a toujours généré ses contraintes et souvent ses abus. Les scooters! Les vélos! Le tramway! L'automobile! Au début du vingtième siècle, il y avait des gens pour trouver que l'odeur du crottin était bien plus civilisée que la puanteur de ces "automobiles du diable"!!! Et bien sur ils oubliaient qu'ils ne pouvaient traverser une rue sans marcher dedans et que les rats infestaient Paris! Les rats...et les épidémies!

Être un penseur, ce n'est pas se contenter de l'instant présent! Et être philosophe... Alors là...je ne sais pas. 

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il y a 48 minutes, King Size a dit :

Je crois pour ma part qu'il voit la situation présente comme un déséquilibre inédit entre l'utilisateur de la trottinette et les autres usagers... Cela a toujours été! Chaque nouveau moyen de transport

La trottinette électrique c'est sans doute nouveau, mais les trottinettes pour adultes ont existées bien avant, voir les photos trouvées ici et ailleurs, alors d'accord il n'y en avait pas autant, mais bon ……!

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