Le mémorial nord-américain de Château-Thierry a été construit près de 10 ans avant le palais mussolinien de civilisation italienne et la tentation est forte en effet de considérer qu'un style néoclassique [«fasciste»] a inspiré les deux, tout comme de nombreux monuments contemporains aux états-unis (le Supreme Court Building, le National Gallery of Art, les National Archives, le Jefferson Memorial), en France (palais de Chaillot, palais des musées d'Art moderne, etc.) ainsi que de nombreux bâtiments à Bruxelles (Stade du Centenaire, Grand palais des Expositions du Centenaire, etc.)
L'architecte nazi Albert Speer reconnaît dans ses mémoires : « On a plus tard affirmé que ce style (néoclassique) était la marque de l'architecture d'État des régimes totalitaires. Cela est totalement inexact. C'est plutôt la marque d'une époque, reconnaissable à Washington, à Londres ou Paris, tout comme à Rome, Moscou ou dans nos projets de Berlin ». Ce style des années 1930, caractérisé par l'essor de l'utilisation massive du béton armé, permet tout simplement l'affirmation dans le domaine architectural des États (Jean-Louis Cohen parle de « stratégies monumentales propres aux pouvoirs étatiques — qu'ils soient autoritaires ou démocratiques ») et de leur intervention croissante dans l'économie, provoquée par la Première guerre mondiale et par les crises financières, avec le concept de planification économique et territoriale. Il est donc l'expression d'un État interventionniste, qu'il soit État-providence démocratique ou État-omnipotent totalitaire. (source Wikipedia : Architecture totalitaire).