Force est de constater que les "ultimes" portent bien leur nom ! Mon inexcusable retard sera la première des sympathiques rallonges temporelles qui nous mènerons "jusqu'à pas d'heure". La partie entre l'Ourcq et la majestueuse foret domaniale d'Ermenonville ne sera pas la meilleur même si quelques villages présentèrent des charmes indéniables à l'image de la très belle église d'Eve et son improbable clocher en pierres ciselées. L'EuroVelo 3 sur cette portion est lamentablement indiquée et certaines routes ne semblent pas très en adéquation avec le sentiment de sécurité que l'on est en droit d'attendre d'une telle voie ! C'est à la sortie du pittoresque village de Ver-sur-Launette que nous gagneront la foret ou la route sera exclusivement notre. Des feuillus majestueux encore tout nus en passant par des résineux résignés à résister, nous filâmes à la rencontre de notre généreux hôte du jour, le bien nommé @Pepper. Ce dernier nous mènera jusqu’à son nid en longeant la Nonette et en passant par la grandiose Abbaye Saint-Vincent de Senlis, donnant des envies de déambulations touristiques à la recherche des trésors que cette ville aurait à nous offrir. On trinquera et ripaillera dans la joie et la bonne humeur en abusant même du temps qu'avait notre hôte à nous consacrer : honte à nous, et mille remerciements pour son chaleureux accueil ! Dans sa bonté, il ira même jusqu'à nous remettre sur la suite du tracé. Puis ce fut Chantilly : que dire si ce n'est "allez-y". Le tracé est magnifique depuis Senlis et le soleil au rendez-vous. Routes tranquilles, paysages boisés, habitations harmonieuses, vieilles pierres, puis bords de l'Oise tranquilles... tout roule... Pause sympa à défaut d’être nécessaire, puis nous attaquerons le Vexin par son extrémité EST et le château d'Auvers. La petite route (en mauvaise état) qui surplombe l’Oise et qui longe la D4 sur les hauteurs des falaises crayeuses est juste remarquable. Elle nous offre des vieilles pierres, du troglodyte, des demeures bourgeoises splendides. Nous en prenons plein les yeux jusqu'à la tombée de la nuit. Arrivée sur Pontoise et une première séparation avec l'ingénieux @OzMek et sa rutilante S16 toujours affublée de son étiquette. Son combo fraîchement élaboré pour une recharge rapide a pleinement répondu aux attentes. A partir de ce moment, tout est à refaire !!! Le paysage disparaît et nous avancerons tète baissée tout feux allumés. Nous devinerons la jonction de l'Oise et de la Seine, traverserons la foret de Saint-Germain qui débouche sur les immenses allées de Maisons-Laffitte et son rutilant château. Puis nous déciderons d'un commun accord d'une pause bouffe-recharge au macdo de Sartrouville. A peine branché et commandes servies, les prises cessèrent de délivrer le carburant nécessaire à la suite de nos avancements. Je m'en allais donc signaler la chose au personnel, dont le je-m’en-foutisme de la première réponse, fut relayé par un état de crétinisme avancé à l'évocation d'une simple remonté de disjoncteur. Mon interlocutrice était perdue, et dans une tournure plus qu'approximative, tenta d'exprimer son incapacité à répondre à ma demande. La messe était dite, et c'est dans l'impossibilité de me passer des transports en communs que le groupe me déposa à la Défense pour regagner ma lointaine contrée. Merci @malko05, @Ryushinkeiet bien sur à l'organisateur @misc pour cette nouvelle aventure. Ce fut un mal pour un bien. Cela faisait bien 2 ou 3 décennies que je n'avais pas utilisé les transports en communs. C'est donc affublé d'un improbable accoutrement et de mon imposante Commander Pro, que je prends place dans l'avant dernier RER pour 45 minutes de voyage. Si j'ai retrouvé la bonne ambiance et la convivialité d'antan, le changement est radical dans les occupations : les smartphones ont bel et bien remplacés journaux et bouquins ! Descendu à Val d'Europe pour les 12 kilomètres restants, c'est en poussant un râle de bête blessée que j'arrive à me hisser sur ma monture. Et dans le froid piquant, j'ai remercier l'incompétence de l'employée macdo pour m'avoir épargné près de 60 kms supplémentaires dans ces conditions. C'est avec 195 kms parcourus et une arrivée au domicile à 00h45, que je pus ôter mes chaussures et m'ouvrir une petite bière pour fêter l’exploit et le record kilométrique. La première des "ultimes" est riche d'enseignements. Il faut partir plus tôt, rouler plus vite, optimiser les pauses recharge et bien évidement punir les retardataires. Mais l’aventure est faite d'imprévus. Vivement la prochaine