C'est dommage parce que la problématique soulevée par l'article et certains des arguments sont très intéressants mais l'auteur les décrédibilisent une fois sur deux à coup de formules foireuses et d'arguments bidons (l'analyse statistique à coup de "on peut supposer que" et de "probablement" est magique).
Au final, il y a deux questions:
De quoi le casque me protège-t-il exactement (physiquement)?
À titre purement personnel, dans de cadre d'une chute, que puis-je attendre de mon casque?
Bizarrement, c'est plus dur de trouver une réponse précise que je ne pensais…
En premier lieu, dans le cadre d'un choc avec une voiture à une certaine vitesse (ou d'une crevaison en pleine descente à fond de balle du mont Ventoux), ce n'est pas un bon casque qu'il faut, c'est une bonne étoile.
Le casque n'empêche pas non plus de se racler violemment la tronche sur le sol ou de se faire très mal par ailleurs. Ce n'est pas un fétiche vaudou. Je doute que quiconque pense le contraire…
En cas de chute, le casque va absorber une certaine quantité d'impact en répartissant le choc et en ralentissant celui-ci. Mais je n'ai pas trouvé dans quelles proportions.
Seuls les casques à la techno plus avancée, plus récente et plus coûteuse (ex: MIPS) vont en revanche offrir un peu de protection contre les traumas crâniens. Les casques traditionnels n'en offrent aucune.
Bref, à chacun d'évaluer le risque en regard du degré de protection apportée. Dommage qu'il soit aussi difficile de trouver des infos précises sur celle-ci. Mais si la protection n'est pas parfaite, elle reste a priori supérieure à zéro.
Ques sont les conséquences (comportemental) des politiques d'incitation ou d'obligation du port du casque?
Mettons de côté l'idée que les automobilistes serrent plus les cyclistes à casque ou que ceux-ci seraient plus imprudents: c'est au mieux fantaisiste, au pire difficile à prouver.
L'argument que je trouve intéressant, c'est que l'insistance sur le casque crée un climat anxiogène autour de la pratique du vélo en ville, qui finit par réduire le nombre de cyclistes (plus encore quand le port du casque est rendu obligatoire). Or, moins il y a de cyclistes, plus l'environnement urbain devient dangereux pour ceux qui restent. Le cercle est vicieux.
Pour limiter le nombre d'accidents (et donc le coût pour la société) il est mille fois plus important de travailler à augmenter la place des vélos en ville (et des roues bien sûr!), d'aménager les chaussées, de s'assurer que les cyclistes soient bien visibles (commençons par faire appliquer la loi concernant l'éclairage!), d'éduquer sur les risques et les bons comportement, etc.
Ça n'empêche personne de porter un casque, c'est sans doute une bonne chose, mais ça ne doit pas cristalliser le débat.
Pour ma part, par exemple, j'ai mon casque sur la tête, mais je roule comme un con (parfois).