Mosfets 150V au lieu de 135 ?. Bof, en fait, je n'ai pas d'avis. Fonctionnellement, il n'y aura aucune différence causée par cette meilleure tenue en tension, mais assurément moins de risque de casser. Par contre bien sûr, il faut regarder les autres caractéristiques, principalement la résistance ON, généralement autour de 10 mΩ, on peut imaginer qu'elle est relativement inchangée si le courant spécifié est le même, 80A. L'autre caractéristique importante est la capacité Drain-Source, c'est ce qui définie la vitesse de commutation, elle sollicite grandement les étages intermédiaires mais aussi les mosfets eux-même qui chauffent particulièrement lors des commutations.
Quant à la valeur, il faut bien sûr qu'elle soit supérieure à la tension batterie, mais ce sont surtout les pics de commutation qu'il faut considérer. La structure est un triple demi-pont pour synthétiser les 3 phases à 120° :
Prenons par exemple le couple SW1 et SW2, on a droit aux combinaisons ON-OFF , OFF-ON , OFF-OFF mais JAMAIS ON-ON. Comme chaque mosfet met "un certain temps" pour transiter de ON à OFF, et de OFF à ON (pas le même), les commandes logiques créent obligatoirement un temps de repos afin qu'il n'y ait JAMAIS de recouvrement de conduction de chaque paires, ce qui créerait un court-circuit. Le moteur est selfique (bobinages), et une inductance se comporte comme une inertie de courant, c'est à dire que quand on ouvre le circuit, l'énergie réactive essaye de maintenir le courant en générant une grosse tension, dépendant de l'impédance physique de la filasse+cm, ainsi que d'éventuels réseaux de compensation (snubbers). Les mosfets sont choisis pour résister à ces pics.
Généralement quand un mosfet meurt en courant, la puce fond, les connexions fondent, le boîtier se fissure. Quand il meurt en tension, il n'y a pas de traces externes, il ne marche plus et reste OFF. Dans nos roues, on a surtout droit à des cramages du premier type.
Notons que les transistors de tension élevée coûtent plus cher, l'évolution crée probablement un surcoût pour le constructeur. C'est l'éternel dilemme des concepteurs/fabricants : faire ce qu'il faut, juste ce qu'il faut et pas plus.