L'aventure se sera étalée sur 4 jours pour moi, et seulement 2 pour mes compagnons. Six départements traversés (77, 60, 27, 76, 95, 93) et 533 kms selon l’odomètre de ma Shermax.
Le premier jour en solo avec 117 kms avalés d'une traite, pour atteindre la périphérie Est de Beauvais. Un début peu attrayant avec le couloir aérien de Roissy et ces cultures à grande échelle. Puis, comme pour faire oublier cette hideuse main-mise de l'homme sur la nature, les traversées des magnifiques forêts d'Ermenonville, d'Halatte et Hez-Froidmont pour rejoindre un premier point de chute familial. Petite visite du magnifique centre historique de Senlis, que nous n'avions pu faire lors de "l'ultime nord" du Roi de la rando, le bien nommé @marko. Remerciements à @Pepper pour ses bons conseils, et les paisibles routes de Cambronne et Neuilly-sous-Clermont empruntées.
La seconde journée sera plus conséquente, mais la récompense attendue nous motivera comme jamais. Et c'est en fin de matinée que mes camarades d'aventure m’enlevèrent pour filer plein Ouest aux confins d'une frontière naturelle de notre beau pays. De la brique au programme, mais aussi de la piste cyclable au revêtement impeccable, gommant l'inconfort de ma rigide par rapport aux suspendues des copains. De Beauvais à Gournay-en-Bray nous resteront sur une piste réservée, puis rejoindrons Forges-les-Eaux par des routes tranquilles de campagne. De là, nous suivrons une ancienne voix de chemin de fer reconvertie en voie verte rectiligne, et ses nombreux passages à niveau et anciennes gares, reconverties en snacks pour aventuriés assoiffés ou affamés. Au bout : la récompense. Dieppe grouillant de touristes en cette fin août, le port, les falaises, et puis la mer. 20h, soleil couchant, et coursettes faites à la superette du centre, le plus motivé de la troupe alla se baigner tranquillement là ou les deux autres ne prirent qu'un modeste bain de pieds. Puis, nous primes la route de Pourville pour se poser à la plage du petit Ailly et dîner enfin malgré la nuit tombée. C'est avec le faible éclairage des feux arrière d'une auto de la gendarmerie venue surveiller on ne sait quoi, que nous ripaillerons saucisson et saumon, et trinquerons à la bière, à la victoire du jour. Nous bivouaqueront dans le bois des Moutiers sur le coup des minuit, après une ascension de falaise à la force des mollets sous les éclairages de nos précieuses montures.
Le lendemain, sous des cieux immaculés, nous sommes aller contempler au lever, la vue du haut de cette falaise : La Manche d'un bleu méditerranéen, et Dieppe au loin, était une authentique carte postale. Demi tour pour retrouver le rétro Pidzoom et un jumppad perdu dans l'ultime ascension de la veille, et puis direction Pourville par une petite route bordée de magnifiques demeures bourgeoises avec jardins à l'anglaise, pour une pause boulangerie-recharge-baignade. Cette fois ci, j'y suis allé : que du bonheur. Les vacances ! Il aura fallu du temps pour se décider à redevenir raisonnable. Les 175 kms du retour furent entrepris bien tardivement. Nous prendrons bien la variante sud après Forges-les-Eaux en passant par Gisors, ou nous stagnerons par ma faute un long moment pour injecter de quoi terminer les 55 derniers kilomètres. Les 2200 wh d'une Patton rechargés à 15A, sont moins contraignant que 3600 wh d'une Shermax rechargés à 8A. Au passage, vous noterez que Paris-Dieppe en Patton, en un weekend, c'est faisable. La fin du périple se fit de nuit, sur des routes désertes et à bonne allure. Le retour en Île-de-France du coté de Persan se manifesta par une roue arrière d'un motard tout feux éteints en guise de bienvenue au bercail. Nous laissâmes à la gare le parisien du groupe et fîmes les derniers kilomètres plus doucement pour relier l'ultime étape de cette grande aventure.
Apres un accueil royal sur cette dernière étape (Merci beaucoup-beaucoup), j'entrepris donc en solitaire les 80 derniers kilomètres me séparant de mon cocon seine-et-marnais. Début sur un minuscule chemin de la forêt domaniale de l'Isle Adam qui longe la très fréquentée et bruyante N184, puis passage par la forêt de Montmorency, pour atteindre le surprenant lac d'Enghien-les-Bains et les bords de seine à hauteur d'Epinay-sur-Seine. Jusqu'à là c'était une belle découverte. Puis le tracé m'amena le long de l’immonde canal de Saint-Denis aux effluves d'urines, aux eaux chargées de détritus, ou "l'art" urbain rappelle celui du bronx des années Reagan. Débouchant sur La Villette et le canal de l'Ourcq, je stoppe là le GPS, connaissant la fin du tracé. Le revêtement de la piste des bords de l'Ourcq est truffée d'aspérités comme des pavés, des racines et même des bandes rugueuses ayant pour but de ralentir les usagers. La différence avec cette magnifique Paris-Londres est impressionnante. La prudence est de mise, et c'est donc tout tranquillement mais avec de nombreuses crispations aux pieds et épaules que je suis parvenu à regagner mon nid.
Quelle belle aventure ! Merci aux copains @malko05et @misc pour la chaleureuse compagnie ! On l'a fait