Eh oui, les amortos pneumatiques exigent un zest de background technique. Là, on a du pot, il n'y a pas de réglage d'amortissement, la v11 n'a que deux suspensions pneumatiques, qu'il faudra régler de manière identique, chaque piston possède 2 chambres accessibles en haut et en bas, avec des valeurs de pression différentes.
En bas, il y a la chambre positive qui tend à faire sortir la tige, les valeurs sont préconisées par la notice.
La raison d'être de la chambre négative en haut est plus subtile, elle modifie la courbe de compression... principe :
Une suspension à ressort (à pas constant) donne une loi d'enfoncement linéaire, c'est de la pure mécanique.
Une suspension pneumatique à 1 chambre donne une loi d'enfoncement exponentielle : plus elle est comprimée et plus elle résiste. En ajoutant une chambre négative, on oppose une autre loi exponentielle "tête bêche" qui linéarise la courbe d'enfoncement si les pressions sont égales.
Pour notre usage, on n'a pas besoin d'une linéarité parfaite, on met dans la chambre - entre 1/3 et 1/2 de la pression de la chambre + . Et on s'arrange pour que le sag (enfoncement en anglais) soit en gros 1/4 du débattement quand tu montes dessus.
Pour procéder au gonflage, c'est touchy et cela nécessite impérativement la pompe ad hoc, idoine et adéquate.
On visse à fond (en espérant que le pas de valve n'ait pas été massacré). On vérifie que la pompe est en position gonflage, le levier ou la tige télescopique rentrée permet l'ouverture de la valve. On pompe à la valeur désirée. On ferme la valve (levier ou tige sortie), on purge la pression interne au tuyau souple à l'aide du bouton, cela permet de dévisser sans effort particulier.
Pour info, la pompe d'origine avait le système télescopique, ici en position ouverte :
Les pressions sont définies pour la position roue en butée haute, donc il est préférable de commencer par gonfler les chambres basses.
Quand on diminue la pression, il est possible que les pistons évacuent un peu d'huile hydraulique.
Remarque : il faut se méfier du nom chambre haute ou basse car les roues à amortisseur déporté sont géométriquement inversées, avec un piston incliné solidaire de basculeurs qui imposent une loi d'enfoncement particulière.