<hors-sujet>
Tu sembles partir du principe que que la dette privée est celle des ménages et des TPE et qu'elle est, de fait, vertueuse. Sans vouloir glisser vers un débat moral inepte, qui tournera toujours autour d'une veille idéologie méritocratique petit-bourgeoise, je trouve dommage de tomber dans les lieux communs et d'occulter la réalité. Heureusement qu'il y a d'autres analyses économiques que celles des partenaires (médias et commentateurs) des groupes privés 🙂
Ce sont les entreprises privées, et pas seulement les petites, qui grossissent la dette privée. Les plus grosses vivent littéralement aux crochets de l'état par le biais de marchés publics aussi (souvent) gigantesques que (parfois) bidons. Mais elles bénéficient en plus d'aides publiques et de défiscalisations à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d'euros (CICE notamment, cadeau de 40 milliards par an sans réinvestissement dans l'économie).
Ce sont les entreprises privées qui sont largement bénéficiaires des largesses des «services publics», jusqu'à Pôle Emploi, qu'elles siphonent par le biais des formations bidons, des télé-consultations externalisées, des allocations de contrats aidés et précaires, et dont le surcoût est assumé par les cotisants sur le dos des chômeurs ! Je passerai sur le chômage partiel «accordé» aux entreprises détenues par des milliardaires.
Ce sont les entreprises privées qui, à chaque crise financière, voient la partie non remboursée de leur dette prise en charge en catimini par le service de la dette. Dernière preuve en date : les entreprises détenues par des évadés fiscaux bénéficieront d'aides publiques.
L'état est essentiellement une vache à lait pour les grosses entreprises privées, et certains services publics (interdits de dénomination «entreprise») ne sont déficitaires que par stratégie idéologique depuis 40 ans. Parmi eux, le service de santé (hôpitaux, sécu), était auto-financé et excédentaire avant les privatisations. Même les ASSEDIC présentent, encore aujourd'hui, un excédant avant prestations aux entreprises. Inutile de s'alarmer que le retour à l'«équilibre» soit, dès lors, méthodiquement empêché.
Il faut arrêter de cracher sur la dette publique sans savoir ce qu'elle désigne. Tous les pays riches en ont. La France n'aurait aucun problème pour la rembourser si c'était souhaitable (même sans rétablir l'ISF, supprimé sans que ça ne pèse sur la dette publique, semble-t'il). Mais elle doit exister pour plusieurs raisons :
justifier l'austérité et discréditer les services publics «déficitaires», dont les entreprises privées sont très largement bénéficiaires
privatiser les services publics non-déficitaires
dorloter les investisseurs étrangers pour qui la dette fançaise est une valeur sûre, garantie par la BCE (le taux d'intérêt d'emprunt d'état français est négatif !)
faire diversion en jetant l'opprobre sur une classe laborieuse à qui les curés de l'église capitaliste veulent faire croire qu'elle vit au dessus de ses moyens et qu'elle devra rembourser, sans hausse de salaire, les services publics qui lui sont volés.
... jusqu'à changement de paradigme, évidemment.
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