Bonjour Rollwheel,
Excellente question que la tienne.
...qui appelle plusieurs remarques d'importance.
Le vieillissement des batteries tient en très très grossière approximation à une tension qui témoigne d'une charge effective.
Pour un élément 18650, admettons 4,3 Volts de tension pour une cellule chargée "à fond".
L'élément comporte sur son flanc un numéro de lot, et assez souvent une capacité exprimée en milliampères.heure (mAh).
Le vieillissement des cellules a ceci de vicieux que très rapidement, en ayant soutiré quelques Watts.heure, la tension de ladite cellule s'effondre sous sa côte d'alerte.
4,3 Volts x 2,00 Ampères.heure = 8,6 watts.heure. Cela c'est pour une batterie neuve.
Dans la pratique, on remarque que la cellule ayant 4,3 Volts de tension une fois chargée délivre un courant minable de 0,7 A.h.
Elle n'a plus sa capacité à délivrer du courant dans la durée, et si on tire le courant maximum qu'elle peut sortir, un remarque un échauffement significatif : sa tension interne a augmenté méchamment. Le peu qu'elle stocke, elle fait de la chaleur au passage.
L'élément est usé, souvent avec le phénomène de croissance dendritique.
Là où ça coince : Il est d'une extraordinaire importance d'avoir une sérialisation et une parallélisation d'un lot de cellules 18650 (ou 20700 si tu en veux des plus costauds). Or un assemblage de cellules doit être ISSU DU MÊME FABRICANT, avec un MÊME NUMÉRO DE LOT. Pour limiter les risques de dispersion statistique, d'avoir des tensions internes fluctuantes, des résistances internes trop variées.
De ne pas mélanger du neuf avec du pas trop vieux, qui finira par vieillir.
On peut faire des mesures de résistance interne.
Oui mais comme les batteries ont des barrettes d'interconnexion, il faut retirer ces barrettes.
Problème : elles sont très très souvent soudées.
Il y a deux technologies de soudure "industrielle" et une technique d'amateur (susceptible de mettre le maxi-bololo rolala).
1a : la soudure par résistance par point. Souvent, c'est un ruban en tôle d'acier recouvert de nickel, métal cancérigène et très allergisant, utilisé pour éviter la rouille.
C'est pas fou, c'est pas fifou; que d'utiliser de l'acier pour relier des batteries. Car les pertes ohmiques sont importantes.
Efficace et pas cher, c'est souvent le fer qu'ils préfèrent.
1b : la soudure de barrettes en cuivre massif, faite via un laser pulsé puissant (souvent 4 kW, monté sur fibre optique) qui fait fondre le cuivre "par transparence" jusqu'à commencer à faire fondre la terminaison plane de la cellule. Pertes ohmiques très très faibles, seuls de grands industriels comme Bosch, Tesla, Samsung ont recours à cette technique très, très chère. Un bon laser adapté à la soudure du cuivre c'est pas loin de 2 millions d'euros LA MACHINE. Certes, ça assemble très vite et c'est très propre. Une succession de points fondus forme des soudures en forme de O, plus rarement en C. Très peu de résistivité.
Recyclage très compliqué, par contre...
2a : la bonne vieille technique de la brasure à l'étain-plomb ou à l'étain-cuivre ou à l'étain-argent-cuivre des familles.
Et là... en cas de surchauffe, les barrettes se libèrent, et on peut faire un joli fouillis de barrettes avec des gouttes d'étain qui se promènent joyeusement sur des terminaisons rougeoyantes de court-circuits en roue libre.
Brrrrrr. Ou plutôt ...fffFFsccHHhHHhhh.
Autrement dit :
Mesurer une tension interne d'un élément monté sur une batterie présuppose de retirer l'élément pour en faire la mesure.
...sauf que pour ça faut défaire les barrettes, soudées.
Retirer des points de soudure électrique est faisable, c'est le déboutonnage.
Sauf que les tôles qui FERMENT la cellule sont TRÈS FINES.
Déboutonner une bonne soudure, c'est faire en sorte que le noyau fondu reste entier. C'est LE critère de réussite statistique d'une soudure efficace et effective.
Et ces tôles de fermeture de la cellule permettent justement d'éviter à l'air et surtout à l'air HUMIDE de rentrer dans la cellule. Inspecter la résistance interne d'une cellule suspecte, en gros cela revient à la tuer.
Ou alors il faut procéder par rectification au centième de mm, pour meuler finement la barrette... et faire une rectification sèche !
Parce qu'en industrie, on doit mouiller les meules... mwé. C'est pas fou non plus.
Donc démonter des packs de batterie, c'est jouer avec le feu, neurotoxique de surcroît.
Le lithium est neurotoxique, quoiqu'employé en hôpital psychiatrique pour traiter les malades atteints de troubles bipolaires de l'humeur.
Surdoser le lithium, c'est risquer la/leur mort. C'est un métal dangereux de bien des façons.
Voilà quelques critères propres aux soudures par points, issus de Soudeurs.com :