C'est le principe de la stabilisation pendulaire d'une roue : elle ne refuse jamais d'accélérer (volontairement) car cela provoquerait le faceplant immédiat du pilote.
Dès que le pilote exerce un déséquilibre en avant ou en arrière, le moteur crée une variation de vitesse pour l'annuler, et tout se passe bien tant qu'on reste dans "le domaine de vol" comme on dit en aéronautique. Une roue est très élémentaire, il y a un asservissement qui recherche un équilibre, rien d'autre. C'est comme de tenir un balais en équilibre sur la main, quand ça penche, on bouge la main. Pour une roue, s'il y a trop de déséquilibre : manque de couple moteur = chute. S'il y a trop de vitesse : manque de puissance moteur = chute.
C'est ce qui explique un certain besoin de roues puissantes, par les intrépides qui veulent de la vitesse, par les prudents qui veulent de la sécurité. Ces deux notions sont indissociables.
Pour aider le pilote et lui faire comprendre qu'il est en train d'atteindre certaines limites, il y a les alarmes sonores (bip ou messages vocaux) et sensitives (tilt back, vibrations).
Comme cela a été dit, le sonore est aléatoire dans certains environnements, de plus les oreilles du pilote ne sont pas toujours au top.
Avant de contester le tilt back, il faut le connaître. Par facilité, on présente cela comme un relèvement des pédales ce qui est évidemment faux : les pédales n'ont aucune mobilité mécanique pour prendre ce genre d'initiative. Un tilt back est créé par un décalage progressif du point d'asservissement (par rapport à la verticale), ce qui provoque une accélération supplémentaire de la roue, la roue va plus vite que le centre de gravité du pilote, et tend à redresser un déséquilibre excessif. Et le pilote à une fausse sensation de relèvement. C'est une intervention modérée de la roue pour créer des conditions favorables à la décélération, mais certains fadas passent outre et continuent à accélérer les chevilles tordues... Notons qu'un tilt back consomme un peu de ressources moteur, qui ne sont pas toujours disponibles quand le moteur est proche de la saturation.
J'ai évoqué les vibrations (moteur), utilisées très rarement, j'ai négligé le tilt front qui est très violent comme sensation mais contre-productif pour le ralentissement.
En résumé, le tilt back d'une roue est une limitation relativement modérée, alors que le tilt back d'un gyropode est une limitation franche car le manche repousse le corps du pilote. Dans les deux cas, le terme bridage est inadapté, car la diminution ou la coupure de la puissance est impossible.